De nos jours, quand on arrive au 47, rue Raynouard dans le 16e arrondissement de Paris, on est saisi par l’aspect champêtre de cette maisonnette entourée d’un petit jardin, et cernée d’immeubles modernes et hausmanniens. Comme un vestige hors du temps, on accède par une petite grille en fer forgé qui grince et ouvre sur un escalier de pierre menant au perron. On s’attend presque à croiser le grand homme.

Honoré de Balzac a habité cette maison de 1840 à 1847. Passy est encore un village hors de Paris. Situé sur son flan Ouest, ses coteaux étaient déjà peuplés au Moyen Âge de cultivateurs, de vignerons et de carriers. En témoignent les derniers vestiges des habitats troglodytes de la capitale. Sous l’Ancien Régime, ces hauteurs ont été transformées en terrasses et des maisons modestes et des hôtels particuliers y ont été construits.

Quand Balzac s’y installe, c’est une petite bourgade tranquille. La maison s’étend sur trois niveaux entre la rue Raynouard et la rue Berton en contrebas par laquelle accédaient les coches. C’est la seule demeure du romancier qui subsiste aujourd’hui.

Balzac cherche un refuge où travailler tranquillement et incognito, comme en atteste cette lettre du 16 novembre 1840, où il annonce à Madame Hanska : “À compter du moment où vous recevrez cette lettre, écrivez-moi à l’adresse suivante : M. de Breugnol, rue Basse, n°19 à Passy, près Paris. Je suis là, caché pour quelque temps (…) il m’ a fallu déménager très lestement et me fourrer là où je suis. »

Balzac va y corriger l’ensemble de son oeuvre La Comédie humaine durant sept années.

Il travaille dans une pièce assez petite, obscure, la nuit. Il s’installe à sa table d’écriture à partir de minuit, avec sa tasse de café et un paquet de feuilles blanches. Il travaille jusqu’à huit heures du matin puis prend une heure de pause. Il reprend le travail jusqu’à six ou sept heures du soir et corrige les manuscrits de la veille que lui rapporte son éditeur chaque matin. Après quatre heures de sommeil, il repart pour une nouvelle nuit de travail. Ce rythme de forçat que Balzac réussit à tenir pendant des années explique sans doute pourquoi il est mort jeune, à 51 ans.

La maison de Balzac devient un musée en 1949. Son objectif est de faire connaître La Comédie humaine, l’oeuvre phare de la littérature française. C’est aussi un lieu pour inciter le visiteur à s’interroger sur Balzac, sur sa façon de travailler et sur ce qu’on disait de lui à l’époque.

Cette maison est l’occasion rêvée de voyager dans le Paris d’hier et dans l’intimité d’Honoré de Balzac, l’écrivain français le plus lu à l’étranger.

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